
Marche "interconvictionnelle" organisée par des responsables de la mosquée Errahma, de la synagogue et de l'église de Villeurbanne, le 9 juin 2025 ( AFP / OLIVIER CHASSIGNOLE )
Plus de 200 catholiques, juifs et musulmans ont marché côte à côte lundi à Villeurbanne, après l’incendie d'un coran dans une mosquée de la ville, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Il est important que des fidèles de différentes croyances s’entendent et marchent ensemble. Nos concitoyens se sentent en insécurité, nous devons démontrer que nous pouvons vivre ensemble en paix" a témoigné Margault Odet, ingénieure, habitante de Villeurbanne, venue participer à la marche avec son mari et ses trois enfants âgés de 3 à 7 ans.
Cette initiative, plutôt rare depuis la reprise du conflit israélo-palestinien, a été lancée par des citoyens et des responsables religieux locaux.
"On ne se sent pas en sécurité. Cela dure depuis des années, et ça ne va pas en s’arrangeant, l’actualité internationale n’arrange rien" déplore Laure Charbonnier, 40 ans, de confession musulmane.

Thierry Brac de la Perrière, prêtre de Notre-Dame-de-la-Fraternité (au centre) et le secrétaire de la mosquée Errahma, Nabil Bouslama (à droite), devant la mosquée, le 9 juin 2025 ( AFP / OLIVIER CHASSIGNOLE )
Dans une ambiance fraternelle, la marche a relié symboliquement trois lieux de culte de la cité populaire de la banlieue lyonnaise : l’Église Sainte-Madeleine, la synagogue Keren Or et la mosquée Errahma.
Une façon symbolique d’entretenir le dialogue entre communautés religieuses, dans une cité populaire historiquement attachée au respect des origines et des cultures.
"Nous voulons rendre visible ce qui est positif, nous voulons faire vivre l’entente intereligieuse. Cela était nécessaire après les moments douloureux vécus par la communauté musulmane" a plaidé Olivier de Gersigny, curé de la paroisse Sainte-Madeleine.
Cette marche de "sursaut républicain" visait à appeler à la fraternité citoyenne et au dialogue inter-religieux, en réaction à l’incendie d’un exemplaire du Coran dans la mosquée de la commune, dans la nuit du 1er au 2 juin.
"Les discours de haine se développent, les musulmans sont montrés du doigt et cela pèse sur la population" a confié Azzedine Gacci, imam à Villeurbanne et figure musulmane de la région lyonnaise. Selon lui, les mosquées fonctionnent différemment depuis quelques mois, en surveillant les entrées durant les prières, alors qu'elles avaient l’habitude d’ouvrir librement même pour les retardataires.
"Nous avons besoin de dire que ça suffit, stop à la haine, stop à la violence" a expliqué Daniela Touati, rabbine de la synagogue libérale, sur les marches de l’hôtel de ville, où le maire Cédric Van Styvendael, maire (PS) de Villeurbanne, a accueilli le cortège.
Peu avant, un rassemblement de soutien aux militants présents sur un bateau pour Gaza intercepté par les autorités israéliennes avait réuni 600 personnes à Lyon.
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